Scuderia FERRARI
125 (1950)
166S (1950)
275 (Belgique 1950)
375 (1951)
375S (1952)
500F2 (1952)
500F2 (1953)
553 (1954)
625 (1954)
625 (1955)
555 (1955)
D50 (1956)
801 (1957)
D246 (1958)
D246 (1959)
D246 (Argentine 1960)
246P (1960)
156 (1961)
156 (1962)
156 (1963)
158 (France 1964)
158 (Mexique 1964)
158 (Monaco 1965)
1512 (1965)
312 (Belgique 1966)
312 (1967)
312 (1968)
312 (1969)
312B (1970)
312B (Italie 1970)
312B (Angleterre 1971)
312B2 (Afrique du Sud 1972)
312B2 (Allemagne 1972)
312B2 (Argrntine 1973)
312B3 (Espagne 1973)
312B3 (Autriche 1973)
312B3 (Argentine 1974)
312B3 (1974)
312T (1975)
312T2 (1976)
312T2 (1977)
312T3 (USA Ouest 1978)
312T4 (1979)
312T5 (1980)
126CK (Essai Italie 1980)
126CK (1981)
126C2 (Long Beach 1982)
126C2 (Hollande 1982)
126C2B (1983)
126C3 (1983)
126C4 (1984)
156/85 (1985)
F186 (1986)
F187 (1987)
F187/88C (1988)
640 (1989)
641 (1990)
642 (1991)
643 (1991)
F92A (1992)
F93A (1993)
412T1 (1994)
412T1B (1994)
412T2 (1995)
F310 (1996)
F310B (1997)
F300 (1998)
F399 (1999)
F1-2000 (Australie 2000)
F1-2000 (Canada 2000)
F2001 (2001)
F2002 (2002)
F2003-GA (2003)
F2004 (2004)
F2004M (Australie 2005)
F2005 (Japon 2005)
248F1 (Australie 2006)
F2007 (Australie 2007)
F2007 (Chine 2007)
F2008 (France 2008)
F60 (2009)
F10 (Turquie 2010)
F150°Italia (Angletterre 2011)
F2012 (Malaisie 2012)
F138 (Chine 2013)
F14T (Abou Dhabi 2014)
SF15-T (Malaisie 2015)
SF16-H (Australie 2016)
SF70-H (Australie 2016)
SF71-H (Australie 2017)

La Scuderia Ferrari, fondée en 1929, est depuis 1947 la branche chargée de l'engagement en compétition des voitures de la marque Ferrari. De nos jours, la Scuderia Ferrari a exclusivement recentré son activité sur le championnat du monde de Formule 1, dont elle est l'écurie la plus prestigieuse.

Histoire

1929-1947 : naissance de la Scuderia

Pilote pour le compte d'Alfa Romeo depuis 1920, Enzo Ferrari prend rapidement conscience de ses propres limites, et se voit progressivement chargé par Alfa de missions qui ont trait au fonctionnement de l'équipe de course. En 1929, il fonde la Scuderia Ferrari, dont l'ambition est à l'origine de faire courir les clients d'Alfa Romeo. Mais rapidement, la Scuderia Ferrari devient le bras armé officiel d'Alfa en compétition.

En 1938, Enzo Ferrari se brouille avec Alfa Romeo qui cherche à prendre le contrôle de la Scuderia Ferrari et retrouve son indépendance. En 1940, il fait construire la 815 Sport (qui par respect d'une clause de non-concurrence avec Alfa ne porte pas le nom Ferrari) puis en 1947, il établit la marque Ferrari. Tout naturellement, la Scuderia Ferrari est réactivée pour engager en compétition les modèles de la marque.

1947-1951 : premières années et premiers succès

En 1947, le pilote italien Franco Cortese offre à Ferrari sa première victoire en compétition, dans une épreuve de type sport. Puis, en 1948, la Scuderia Ferrari fait ses débuts en Formule 1 (à une période ou rappelons-le, le championnat du monde n'existe pas encore). Après des débuts encourageants, les Ferrari F1 trustent les succès en 1949 (en l'absence notable des surpuissantes Alfa Romeo). la Scuderia s'impose également cette année-là aux 24 heures du Mans.

En 1950, le championnat du monde de Formule 1 est créé, et Ferrari y prend logiquement part. Il convient toutefois de noter que, visiblement peu conscients de la portée historique de l'événement, Enzo Ferrari et ses hommes sont absents du Grand Prix inaugural disputé à Silverstone. Ce jour-là, la Scuderia est engagée en Belgique dans une épreuve de Formule 2 aux primes d'arrivée plus alléchantes. Ce n'est qu'au GP de Monaco que Ferrari effectue ses débuts officiels en championnat du monde. Ce retard à l'allumage ne change pas grand chose au sort du championnat, tant les Ferrari sont dominées par les Alfa Romeo (de retour après leur année sabbatique de 1949), bien plus puissantes (on parlera d'un écart de 85 chevaux). Ironie de l'histoire, la conception des Alfetta 158, avait été initié avant-guerre par Enzo Ferrari lui-même, lorsque la Scuderia Ferrari était en charge du programme sportif d'Alfa Romeo. Avec comme meilleur résultat sa deuxième place à Monaco, Ascari ne termine que 5e du championnat.

En 1951, si les Alfetta ont progressé, Ferrari, de son côté a réduit l'écart, et seuls 35 chevaux séparent maintenant les voitures des deux équipes. Dès le début de la saison, les Ferrari parviennent à harceler les Alfetta, essentiellement grâce à leur pilote vedette Alberto Ascari. L'inexorable montée en puissance des Ferrari trouve sa consécration à l'occasion du GP de Grande-Bretagne 1951, où José Froilán González offre à la marque au cheval cabré sa toute première victoire en championnat du monde, mettant fin du même coup à près de 5 années d'invincibilité des Alfetta. N'oubliant pas ce que Ferrari doit à Alfa Romeo, Enzo Ferrari aura ces mots restés fameux pour commenter la victoire des siens et la défaite d'Alfa: «c'est comme si j'avais tué ma mère.» En offrant deux nouvelles victoires à Ferrari, Ascari se place en position de force pour conquérir le titre mondial, mais lors de l'ultime manche de la saison en Espagne, un mauvais choix de pneus de la part des hommes de la Scuderia permet à Fangio et Alfa de remporter le championnat.

1952-1953 : domination absolue

Fin 1951, le retrait d'Alfa Romeo laisse Ferrari sans adversaire à sa hauteur, et le passage à la réglementation Formule 2 initiée par la Commission Sportive Internationale dans le but de rendre le championnat du monde plus accessible n'y change rien. Avec six victoires consécutives, Alberto Ascari survole le championnat et remporte le titre mondial. C'est également le premier titre mondial de Ferrari (titre "pilote" seulement puisque le championnat des constructeurs de Formule 1 ne sera créé qu'en 1958). Quant au seul GP qui a échappé à Ascari (l'épreuve d'ouverture en Suisse), il a été remporté par Piero Taruffi, l'un de ses équipiers.

Le championnat 1953 débute sur les mêmes bases pour Ferrari avec un Ascari qui vole de succès en succès, mais progressivement, la domination de la Scuderia est menacée par la Maserati du revenant Fangio (lequel avait été absent la saison précédente pour cause de blessure). À Reims, il faut toute l'audace de la jeune recrue britannique Mike Hawthorn pour conserver l'invincibilité du cheval cabré et venir à bout de Fangio. Mais à Monza, en fin de saison, Fangio réussit enfin à faire chuter Ferrari, qui ne parvient donc pas à rééditer son "Grand Chelem" de la saison précédente. Cette défaite est néanmoins sans conséquence pour Ascari, assuré de longue date de remporter son deuxième titre mondial consécutif.

1954-1955 : à l'ombre de l'étoile

Après deux saisons disputées sous la règlementation Formule 2, la "vraie" Formule 1 reprend ses droits en 1954. Pour tenter de poursuivre sa domination malgré le départ chez Lancia de son pilote emblématique Alberto Ascari, Ferrari se permet le luxe de concevoir deux nouvelles voitures: la 625, et la 554, dite "Squalo". Pourtant, ni l'une ni l'autre ne se montreront à la hauteur de la concurrence, incarnée en 1954 par Maserati, puis surtout à partir du GP de France, par Mercedes. La 2e place au général de Gonzalez (vainqueur d'une course, tout comme Hawthorn) n'est qu'une maigre consolation pour Ferrari.

La situation empire en 1955. Non seulement les Ferrari sont impuissantes face aux Mercedes (la firme à l'étoile a été renforcée par le jeune espoir britannique Stirling Moss, qui forme avec Fangio un duo quasiment imbattable), mais elles peinent également à suivre le rythme des brillantes Lancia D50 d'Ascari et Castellotti. À cela s'ajoute une situation financière des plus précaires, qui fait craindre pour l'avenir même de la marque. Et la victoire chanceuse de Maurice Trintignant à Monaco (il a profité d'un double abandon des Mercedes, ainsi que du fameux plongeon d'Ascari dans les eaux du port) ne change rien à ce constat.

L'état de Ferrari s'améliore miraculeusement en fin d'année: également au plus mal financièrement, et accablé par la mort d'Ascari, Lancia s'est retiré de la F1, et a grâcieusement (avec un coup de pouce du gouvernement italien) cédé ses Lancia D50 à Ferrari. Avec le retrait annoncé de Mercedes (gavé par 18 mois de suprématie, mais également touché par le drame des 24 heures du Mans), voilà qui pour la Scuderia Ferrari dégage soudainement un horizon jusque là bien sombre.

1956-1958 : titres amers

Quelques mois seulement après avoir été annoncée moribonde, la Scuderia aborde le championnat en position de grande favorite. Non seulement ses deux grands adversaires de la saison précédente se sont retirés, mais elle en a plus récupéré quelques armes: la D50 en provenance de Lancia, et Juan Manuel Fangio en provenance de Mercedes. Pourtant, la combinaison du meilleur pilote du monde dans la meilleure écurie du plateau n'aboutira pas à la domination escomptée. Auteur d'une première partie de championnat parfois brouillone (notamment à Monaco) et surtout très malchanceux, Fangio sera loin d'être irrésistible. Mais malgré les coups d'éclat de Moss sur Maserati, la lutte pour le titre reste interne à la Scuderia et oppose Fangio à son jeune coéquipier Peter Collins, lequel ira même jusqu'à renoncer volontairement à ses ultimes chances d'être sacré, en offrant spontanément sa voiture à Fangio (victime d'une nouvelle casse mécanique) au cours de l'ultime manche du championnat à Monza.

Même si elle a renoué avec le titre mondial, la Scuderia n'a que moyennement convaincu en 1956, son avance sur Maserati s'étant avérée plus faible que prévue, et les D50 (dont la conception remonte à 1954) commençant à accuser le poids des ans. Et avec le départ de son champion Fangio (qui ne s'est pas du tout entendu avec Enzo Ferrari, lui reprochant même de favoriser les jeunes pilote de l'équipe), justement en direction de Maserati, la conservation du titre s'annonce bien difficile. Ce pronostic se vérifiera tout au long de la saison: malgré leurs efforts, les jeunes pilotes Ferrari (dont les deux grands amis Collins et Hawthorn) sont impuissants face à un Fangio de nouveau au sommet de son art. L'impuissance de Ferrari atteint son comble lors du GP d'Allemagne au Nurburgring, où forts d'une avance de plus de 35 secondes, Collins et Hawthorn se font mystifiés par un Fangio intenable. Avec la fin de saison en trombe de Moss sur sa Vanwall, l'année se termine même sans la moindre victoire pour Ferrari, une première depuis 1950.

Malgré les retraits conjoints de Fangio et de Maserati fin 1957, la Scuderia apparaît en position de faiblesse pour attaquer le championnat 1958. Enfin arrivées à maturité, les Vanwall de Tony Brooks et surtout de Stirling Moss font figures de favorites. Mais bien que souvent en retrait de Moss en terme de performance, Hawthorn va accomplir une saison exemplaire de régularité et remporter in extremis le titre mondial. La victoire a pourtant un goût amer pour Ferrari: en cours d'année, Luigi Musso et Peter Collins (pour lequel Enzo Ferrari n'a jamais caché une affection très paternelle) ont trouvé la mort en course. Quant au nouveau champion du monde Mike Hawthorn, très éprouvé par ces événements, il a décidé de mettre un terme à sa carrière.

1959-1964 : révolutions

Au delà du duel Hawthorn-Moss, la saison 1958 a été marquée par l'émergence d'une solution technique amenée à révolutionner la Formule 1: le positionnement à l'arrière des moteurs. Mais Enzo Ferrari regarde cette évolution avec un certain dédain et livre sur le sujet une formule lapidaire dont il a le secret: « ce n'est pas le chariot qui tire le bœuf ». Pour 1959, sa principale préoccupation est de reconstituer son équipe de pilote, décimée au cours de la saison 1958. Ainsi, il engage Phil Hill (l'un des leaders de Ferrari en Endurance, et d'une aide précieuse pour Hawthorn en fin de saison), le fougueux Français Jean Behra, et surtout le Britannique Peter Brooks, souvent à son avantage les saisons précédentes chez Vanwall. Le trio ainsi constitué a belle allure, mais les Ferrari sont inexorablement dominées par les Cooper-Climax à moteur arrière. Ferrari ne doit qu'au talent de Brooks et à la physionomie particulière des tracés de Reims et de l'AVUS de signer deux victoires et de terminer à une flatteuse deuxième place au championnat du monde, loin de Jack Brabham. L'ambiance interne n'a pas résistée à ces mauvais résultats, comme le prouve le licenciement en cours d'année de Behra, coupable d'avoir giflé son directeur sportif Romolo Tavoni après un abandon à Reims.

Ferrari persistant dans la voie du moteur avant, la saison 1960 est encore plus douloureuse. La seule victoire de la saison, décrochée à Monza par Phil Hill (seule pilote à temps plein de l'équipe) tient d'ailleurs plus de l'anecdote puisque les écuries britanniques avaient décidé de boycotté l'épreuve, en réaction à la volonté de l'organisateur de faire disputer la course sur la version longue du circuit (comprenant l'anneau de vitesse) pour favoriser Ferrari. Tout le reste de la saison n'aura été qu'un long calvaire pour la Scuderia Ferrari, qui consciente de son retard, s'est tout de même décidée en cours de saison à développer une F1 à moteur arrière, pilotée par Richie Ginther.

Le rapport de force entre Ferrari et les écuries britanniques (emmenées par Cooper et Lotus) change brutalement à l'orée de la saison 1961. Le championnat est en effet marqué par changement de la réglementation moteur, la cylindrée maximale autorisée étant portée à 1 500 cm³. Ferrari, qui s'est enfin rallié au principe du moteur arrière, a parfaitement préparé ce tournant réglementaire (dès la fin de la saison précédente, le pilote allemand Wolfgang von Trips, pilotait une Ferrari 1,5 L), tandis que les Britanniques, faisant preuve d'un certain manque de pragmatisme, ont passé tout leur hiver à essayer en vain de convaincre le législateur d'abandonner son projet de réforme. Sur la piste, les résultats sont sans appel, et malgré la résistance héroique de Stirling Moss sur sa Lotus privée du Walker Racing, le championnat se réduit rapidement à un duel entre les deux principaux pilotes Ferrari que sont Phil Hill et Wolfgang von Trips. C'est hélas de la pire des façons que les deux hommes sont départagés, Von Trips étant victime à Monza d'un accident mortel qui offre le titre à Hill.

La Scuderia Ferrari se charge durant l'hiver de dillapider l'avantage pris sur les équipes britanniques en s'embourbant dans une querelle interne. Mécontents de l'ingérance de Madame Ferrari dans la vie de l'équipe, le directeur sportif Romolo Tavoni et surtout le directeur technique Carlo Chiti claquent la porte pour s'en aller fonder leur propre équipe (ATS, qui sera un fiasco). Du fait des remous engendrés par cette scission, le développement des Ferrari 156 est fortement ralenti, ce que la concurrence met à profit pour reprendre l'ascendant, et notamment Lotus, qui a sorti une révolutionnaire F1 monocoque. Totalement submergées, les Ferrari font de la figuration tout au long de l'année, entrainant en fin de saison le départ pour ATS des pilotes Phil Hill et Giancarlo Baghetti. La révolution de palais de l'hiver 1961/1962 aura par contre eu une conséquence de taille, celle de permettre l'arrivée à la direction technique de Mauro Forghieri, qui s'affirmera comme l'un des personnages les plus importants de l'histoire de la Scuderia.

Après avoir manqué la révolution du moteur arrière en 1959, Ferrari est confronté en 1963 à son retard au niveau du châssis, un domaine dans lequel le monocoque (ou le semi-monocoque) remplace les classiques châssis tubulaires. Ce n'est qu'en fin d'année (avec l'apparition de la Ferrari 156 "Aero") que la Scuderia se met au gout du jour. Les effets se font sentir immédiatement puisque l'ancien pilote motocycliste John Surtees s'impose à Monza, mettant fin à deux années d'insuccès pour les Rouges. Le retour en forme de la Scuderia se confirme en 1964, où Surtees parvient à s'immiscer dans la lutte pour le titre opposant Graham Hill à Jim Clark. En fin d'année, au volant d'une voiture arborant les couleurs bleues et blanches du NART (conséquence d'une brouille entre Ferrari et la fédération italienne au sujet de l'homologation de la 250 LM en catégorie Sport), et au terme d'un scénario à suspense lors du GP du Mexique, Surtees décroche le titre.

1965-1973 : de nombreuses difficultés

Comme trop souvent, Ferrari ne parvient pas à confirmer en 1965 le titre acquis la saison précédente. Embourbée dans ses choix de motorisation (V8 ou Flat 12?), l'équipe rate complètement sa saison et ne remporte pas un seul succès.

1966 est une année charnière pour la Formule 1, qui inaugure un nouveau réglement technique, la cylindrée maximale autorisée passant de 1 500 cm³ à 3 000 cm³. Comme souvent en de telles circonstances, la Scuderia est l'équipe qui apparaît la mieux armée pour faire face à la nouvelle donne. Alors que les écuries britanniques se demandent désespéremment vers quelle motorisation se tourner, Ferrari peu compter sur son expérience en Endurance, où elle aligne un V12 de 3,3 litres qu'il lui sera facile d'adapter à la F1. Le titre mondial lui tend les bras, mais la Scuderia va parvenir à tout gâcher, par la faute de luttes d'influence. Ayant les plus gros doutes sur la capacité de Surtees à revenir au plus haut niveau après un grave accident survenu en Can-Am à la fin de la saison précédente, le directeur sportif Eugenio Dragoni estime qu'il est préférable de miser sur l'autre pilote de l'équipe, Lorenzo Bandini, qui a le bon goût d'être italien, ce qui donnerait une dimension supplémentaire à son sacre éventuel. Rapidement exédé par les manœuvres de Dragoni, Surtees claque la porte après sa victoire au GP de Belgique. Privé de celui qui en plus d'être un des meilleurs pilotes du monde, est un véritable leader sur le plan technique, la Scuderia fait du surplace, tandis que Bandini s'avère un peu limité pour endosser le costume de premier pilote que lui avait tricoté Dragoni. Exception faite du doublé Scarfiotti-Parkes à Monza, la fin de saison vire à la catastrople, et les titres mondiaux reviennent à Jack Brabham et à son écurie Brabham-Repco. Comme pour mieux insister sur le fiasco de la politique de Dragoni, Surtees (qui a rejoint Cooper-Maserati) remporte le dernier GP de la saison.

En 1967, Ferrari ne peut plus compter sur la moindre avance technique, les Britanniques ayant progressivement trouvé leurs marques dans la réglementation 3 litres. L'effort le plus spectaculaire concerne Lotus, qui a fait concevoir par Cosworth et avec le financement de Ford un redoutable moteur V8 qui ne tardera pas à se généraliser dans le peloton. Malgré l'arrivée du prometteur pilote néo-zélandais Chris Amon, les Ferrari s'avèrent rapidement dépassées par les événements. Et la mort atroce de Lorenzo Bandini au GP de Monaco ne fait évidemment rien pour arranger la situation. La Scuderia redresse quelque peu la tête en 1968, où la jeune recrue belge Jacky Ickx, victorieux sous la pluie à Rouen et remarquable de régularité tout au long de l'année parvient à jouer les troubles-fête au championnat. Mais ce n'est qu'un feu de paille, comme le prouve la calamiteuse saison 1969, au cours de laquelle les Rouges n'inscrivent que 7 misérables points, avec il est vrai une seule voiture engagée (pour Amon puis pour P.Rodriguez). L'année est surtout marquée par les grandes manœuvres en coulisses: conscient que la F1 est à un tournant de son histoire avec l'arrivée de puissants commanditaires, y compris extra-sportifs, Enzo Ferrari consent à céder 40 % de Ferrari au groupe FIAT, tout en obtenant que la Scuderia conserve une relative autonomie.

En 1970, la Scuderia, qui a troqué son V12 pour un Flat 12 signe un innatendu retour au premier plan, et Ickx, après un début de saison perturbé par des soucis de fiabilité, s'affirme comme l'homme fort de la deuxième partie de championnat. Au classement général, il échoue finalement sur les talons de Jochen Rindt, sacré à titre posthume. Mais à nouveau, ce retour en forme s'avère n'être qu'un feu de paille magré quelques victoires éparses de Ickx (ainsi que de Mario Andretti) en 1971 et 1972. En 1973, les choses iront de mal en pis, obligeant l'actionnaire FIAT, très discret depuis son apparition au sein de Ferrari, à élever la voix et à s'impliquer dans la gestion de l'équipe.

1974-1977 : les années Lauda

Pour mettre fin à la longue crise dans laquelle est plongée la Scuderia depuis le titre de Surtees en 1964, la plus spectaculaire des décisions de Giovanni Agnelli est d'imposer à Enzo Ferrari la nomination d'un directeur sportif issu du groupe FIAT, en l'occurrence Luca di Montezemolo. Ce dernier, en concertation bien sur avec Enzo Ferrari, prend à son tour plusieurs décisions: le retour à la direction technique de Mauro Forghieri (placardisé fin 1972 suite à plusieurs échecs mais qui reste le plus brillant cerveau de la Scuderia), le retour de Clay Regazzoni (lui aussi écarté fin 1972) ainsi que l'engagement d'un jeune pilote méconnu du grand public, l'Autrichien Niki Lauda. Si les tifosi saluent avec plaisir les retours de Forghieri et de Regazzoni, l'arrivée de Lauda laisse plutôt perplexe. Malgré deux coups d'éclat en 1973 chez BRM à Monaco et au Nurburgring qui lui ont valu d'être repéré par Enzo Ferrari, il s'agit d'un pilote qui depuis le début de sa carrière n'a pas fait montre d'un brio exceptionnel. C'est pourtant lui qui va offrir à la Scuderia ses plus belles années depuis l'ère Ascari.

Dès 1974, Lauda s'affirme comme le nouvel homme fort de la Formule 1. Avec 9 poles, il est incontestablement le pilote le plus rapide de la saison, mais une série d'abandons (certains imputables à Ferrari, d'autres à des erreurs de sa part) lui font perdre le contact au championnat. Un peu moins brillant mais plus régulier, Regazzoni parvient quant à lui à lutter pour le titre jusqu'à l'ultime manche de la saison, mais doit finalement s'incliner face à Emerson Fittipaldi. En 1975, ayant parfaitement appris de ses erreurs de l'année précédente, et bénéficiant en la 312T d'une arme redoutable, Lauda survole le championnat, et offre à Ferrari son premier titre mondial depuis 1964. Après à peine plus de 2 ans passés à la tête de la Scuderia, Montezemolo peut s'en aller, satisfait du travail accompli.

Bien parti pour réaliser le doublé en 1976, Lauda est stoppé dans son élan par un grave accident au Nurburgring. Malgré son retour précoce à la compétition, il ne peut empêcher son rival James Hunt d'être titré. À la fin de l'année, et malgré le titre mondial des constructeurs qui reste à Maranello, l'ambiance est plus que tendue chez Ferrari. Lauda reproche à Ferrari de ne pas avoir tout fait pour contrer Hunt en son absence. Il est vrai que le forfait de Ferrari au GP de Hollande aura été pour le moins favorable à Hunt. De son côté, Enzo Ferrari reproche implicitement à Lauda d'avoir craqué lors de l'ultime manche du championnat au Japon. En lui proposant de prendre le poste de directeur sportif, il lui signifie d'ailleurs clairement qu'il ne l'imagine pas retrouver son niveau de compétitivité. Relégué en 1977 au rang de second pilote (le leader désigné étant Carlos Reutemann), Lauda se charge bien vite de dissiper les doutes à son sujet. Grâce à sa grande régularité (mais aussi à trois victoires), il remporte un deuxième titre mondial, et s'offre le luxe de claquer la porte de la Scuderia avant le terme de la saison.

1978-1982 : les années Villeneuve

La Scuderia Ferrari, qui reste fin 1977 sur trois titres consécutifs des constructeurs est incapable de réaliser la passe de quatre en 1978. Brillantes mais insuffisamment fiables en 1977, les Lotus à effet de sol (pilotées par Andretti et Peterson) son irrésistibles en 1978. Mais avec 4 succès, Carlos Reutemann fait mieux que résister à la tornade noir et or. Quant à son nouvel équipier, le jeune Québécois Gilles Villeneuve, il fera oublier grâce à une belle victoire en fin d'année une saison globalement difficile, mais en grande partie justifiée par son manque d'expérience.

En 1979, Forghieri apporte sa réponse au phénomène wing-car, en sortant une monoplace qui justement, n'est pas une véritable wing-car, la 312T4. Dominatrice dès son apparition au GP d'Afrique du Sud, la troisième manche de la saison, elle permet à Gilles Villeneuve et à Jody Scheckter (qui a remplacé Reutemann) de dominer le championnat, la plus grande régularité du Sud-Africain lui permettant de décrocher le titre mondial.

Vaincu en 1979, Villeneuve pense pouvoir prendre sa revanche en 1980, mais c'est sans compter sur la déroute de la Scuderia, totalement débordée par la concurrence au cours de l'hiver et qui termine le championnat à la dixième place du classement des constructeurs. L'échec de la 312T5 amène rapidement la Scuderia a changer de stratégie et à se lancer dans la voie de la turbocompression, lancée par Renault en 1977. C'est ainsi que sort en 1981 la Ferrari 126C, première Ferrari F1 à moteur turbo. Doté d'un moteur surpuissant, la nouvelle arme de Maranello va pourtant souffrir d'un châssis peu performant. Paradoxalement, c'est sur deux des circuits a priori les moins adaptés aux qualités et aux défauts de sa monture (en l'occurrence Monaco et Jarama) que Villeneuve va décrocher ses deux seules victoires de la saison, à chaque fois au prix de véritables numéros d'équilibristes.

Disposant d'un châssis enfin à la hauteur, et d'un moteur turbo arrivé à maturité, Ferrari aborde la saison 1982 avec le statut de favori (partagé avec Renault), mais malgré la confirmation du potentiel de la 126C2, l'année se résumera à une succession de drames. Aux essais du GP de Belgique, encore sous le coup de l'arrivée controversée du GP de Saint-Marin où il avait été battu par son équipier Didier Pironi, Villeneuve se tue après avoir heurté la March de Jochen Mass qui roulait au ralenti. Puis, aux essais du GP d'Allemagne, c'est au tour de Pironi, alors confortablement en tête du championnat, d'être victime d'un grave accident. Relevé avec les jambes broyées, il ne pilotera plus jamais en Grand Prix. Grâce aux intérims réussis de Patrick Tambay (victorieux en Allemagne) et de Mario Andretti (poleman et troisième en Italie, à l'âge de 42 ans), la Scuderia parvient tout de même à décrocher le titre mondial des constructeurs.

1983-1989 : stagnation

En 1983, René Arnoux rejoint Patrick Tambay. Après un solide début de saison (marquée notamment par une victoire remplie d'émotion à Imola), Tambay rentre dans le rang, tandis qu'Arnoux, brillant tout au long de l'été (5 podiums dont 3 victoires) se place en candidat au titre mondial face à Alain Prost et Nelson Piquet. Mais à Kyalami, un moteur cassé réduit à néant ses ultimes espoirs. 3e et 4e du championnat des pilotes, Arnoux et Tambay offrent à la Scuderia un nouveau titre mondial des constructeurs. Peut-on alors imaginer qu'il faudra attendre le suivant pendant 16 ans?

En 1984, le grand espoir italien Michele Alboreto remplace Tambay, condamné par sa deuxième moitié de saison en demi-teinte. Rapidement, l'Italien se montre à la hauteur de sa réputation naissante en prenant l'ascendant sur Arnoux et en décrochant une belle victoire en Belgique. Mais globalement, les Ferrari sont très loin des McLaren de Prost et Lauda. En 1985, les Ferrari (sans Arnoux, brutalement limogé à l'issue du premier Grand Prix pour des raisons qui restent à ce jour mystérieuses, et remplacé par Stefan Johansson) retrouvent tout leur éclat et Alboreto, auteur de deux victoires, passe même le cap de la mi-saison en tête du championnat devant Prost. Mais brutalement, les Ferrari perdent performance et fiabilité, et Alboreto doit laisser échapper le championnat. L'écurie confirme sa soudaine régression en 1986, où Alboreto (passablement démotivé) et Johansson ne glanent que quelques places d'honneur.

En 1987, l'arrivée conjointe de l'espoir autrichien Gerhard Berger et de l'ingénieur starisé John Barnard relance quelque peu la Scuderia, qui boucle une saison jusqu'alors quelconque par deux victoires consécutives. Les progrès de Ferrari restent malgré tout insuffisants pour concurrencer en 1988 les McLaren-Honda du duo Prost-Senna. C'est au cours de cette période terne que la Scuderia déplore la mort de son fondateur Enzo Ferrari, le 14 août 1988. Comme un hommage, moins d'un mois plus tard, profitant de l'unique faux pas de la saison des McLaren, Berger et Alboreto signent sur le tracé de Monza un doublé retentissant. Malgré quelques jolis coups d'éclat de la nouvelle recrue Nigel Mansell, la saison 1989 confirme la stagnation de l'équipe.

1990-1992 : l’éclaircie, puis la bérézina

Pour la saison 1990, Ferrari parvient à recruter Alain Prost. L'arrivée du triple champion du monde français coincide avec la sortie de la très réussie Ferrari 641, dernière œuvre de Barnard avant son départ chez Benetton. Auteur d'un début de championnat mitigé marqué néanmoins par une victoire au Brésil sur les terres de son grand rival Senna, Prost survole les GP estivaux, et signe trois victoires consécutives (dont une fameuse sur le circuit de Mexico, après être parti de la 13e place sur la grille, et avoir en sus manqué son départ) qui le placent en tête du classement général. La suite est plus difficile puisque Senna sonne le réveil de McLaren, reprend la main au championnat, et s'assure du titre mondial après avoir volontairement éperonné Prost au départ du GP du Japon.

Les prometteurs essais hivernaux du duo Prost-Alesi (ce dernier ayant remplacé Mansell) laisse augurer une saison 1991 sous le signe de la revanche pour la Scuderia. Mais les premiers Grand Prix douchent rapidement l'optimisme d'avant saison. Pire, le manque de compétitivité des monoplaces rouges ravive les tensions de la fin de saison précédente et entraîne l'équipe dans la tourmente. Au mois de mai, le directeur sportif Cesare Fiorio, de plus en plus critiqué par Prost, se fait limoger. À la veille de l'ultime manche de la saison, c'est au tour de Prost d'être viré, la Scuderia pretextant des déclarations jugées offensantes du pilote français, lequel, victime d'une défaillance de sa direction assistée au GP du Japon, avait indirectement comparé sa voiture à un camion. Quelques semaines plus tard, le Président de Ferrari, Piero Fusaro, est à son tour débarqué par la direction de FIAT, et remplacé par un revenant, Luca di Montezemolo, qui se fixera comme première mission de faire revenir Alain Prost, en vain.

L'arrivée de celui qui avait remis la Scuderia sur les rails fin 1973 est néanmoins trop tardive pour influer sur le sort de la saison 1992, qui sera un véritable désastre. D'une abnégation de tous les instants, Alesi obtiendra quelques places d'honneur dont deux podiums, tandis que l'espoir italien Ivan Capelli sombrera complètement.

1993-1995 : importantes restructurations

Fin 1992, John Barnard revient à la direction technique de Ferrari. Son arrivée s'accompagne de celle d'un autre revenant, Gerhard Berger, depuis 3 ans chez McLaren. Mais le principal recrutement est celui en juin 1993 de Jean Todt, alors directeur de Peugeot Sport, au poste de directeur de la gestion sportive de la Scuderia. D'un strict point de vue sportif, la saison 1993 est à peine meilleure que la saison 1992.

Ce n'est qu'en 1994, avec la première véritable création de Barnard depuis son retour (il était arrivé trop tardivement pour avoir une quelconque influence sur le programme 1993), que les restructurations initiées par Montezemolo puis Todt commencent à faire leur effet. Avec la 412T2, les pilotes Ferrari parviennent à nouveau à viser régulièrement les podiums, tandis que Berger décroche même une victoire au GP d'Allemagne. Il s'agit de la première victoire d'une Ferrari au bout de quasiment 4 années d'insuccès. Le retour en forme de Ferrari se confirme en 1995, avec la victoire de Jean Alesi au Canada, victoire accompagnée de nombreuses prestations de grande qualité de la part des hommes en rouge. Pour accélérer le redressement de la Scuderia, Jean Todt comprend néanmoins qu'il est nécessaire de s'attacher les services du meilleur pilote du plateau, en l'occurrence Michael Schumacher.

1996-2006 : les années Schumacher

Pour sa première saison chez Ferrari, Schumacher n'est pas en mesure de défendre ses titres mondiaux acquis avec Benetton, la faute à une voiture qui manque de performance et de fiabilité. Il parvient tout de même à signer plusieurs coups d'éclat, dont le plus retentissant a lieu sous la pluie de Barcelone, où il décroche sa première victoire en rouge. Au sortir de l'été, il signe également deux victoires très importantes (en Belgique et en Italie) qui permettent de consolider la place de Todt, alors menacé après une série de cuisantes défaites.

Fin 1996 et début 1997, la restructuration de la Scuderia se poursuit. Le directeur technique John Barnard, jugé ingérable par Todt, est remplacé par Ross Brawn, avec lequel Schumacher avait collaboré ô combien efficacement chez Benetton. Peu de temps après, Brawn est rejoint par le concepteur Rory Byrne, également un ancien de chez Benetton. Lors de la saison 1997, malgré une monoplace inférieure à la Williams, Schumacher parvient à jouer le titre mondial face à Jacques Villeneuve, mettant notamment à profit son habileté sous la pluie (comme à Monaco ou en France). Mais lors de l'ultime manche de la saison, à Jerez, il se rend coupable d'une manœuvre litigieuse sur Villeneuve qui non seulement l'envoie finir sa course dans un bac à sable, mais lui vaut en outre d'être déclassé du championnat par la FIA.

Ferrari nourrit de grandes ambitions pour 1998, avec la première F1 conçue par la tandem Brawn-Byrne (arrivé trop tard pour avoir une réelle influence sur la monoplace de 1997, œuvre de Barnard), mais se heurte aux remarquables McLaren-Mercedes. Victorieux en Argentine, en Angleterre, en Hongrie puis en Italie, Schumacher parvient néanmoins à rester au contact de Mika Hakkinen au championnat. Mais avec deux succès de rang en fin de saison, le Finlandais décroche le titre.

La revanche Hakkinen-Schumacher, tant attendue en 1999, est brutalement interrompue à mi-saison, lorsque l'Allemand se brise la jambe dans un accident au GP de Grande-Bretagne, ce qui lui vaut de rester éloigné plusieurs semaines des circuits. Auteur d'un solide début de saison (dont une victoire au GP d'ouverture à Melbourne), Eddie Irvine, le lieutenant de la Scuderia, prend alors le relais et se replace dans la course au titre grâce à deux victoires consécutives en Autriche puis en Allemagne (où il bénéficie de l'aide de Mika Salo, le remplaçant de Schumacher, qui lui cède la victoire). Au GP de Malaisie, avant dernière manche de la saison, il remporte une quatrième victoire cette fois avec l'aide de Schumacher dont c'était la course de rentrée, ce qui lui permet de reprendre la tête du championnat. Le doublé des Ferrari est pourtant remis en cause dans les heures qui suivent la course: les commissaires techniques jugent illégaux les déflecteurs latéraux des Ferrari et prononcent leur disqualification. Déclaré vainqueur (il avait terminé 3e) Hakkinen se retrouve de fait sacré champion du monde sur le tapis vert. La Scuderia Ferrari fait appel de la sanction, et obtient gain de cause quelques jours plus tard devant le Tribunal d'appel de la FIA. Cette déçision très controversée permet à Irvine de récupérer sa victoire, ainsi que ses points d'avance sur Hakkinen au moment d'aborder le dernier GP de la saison. Mais défait par Hakkinen au Japon, il doit se contenter de la deuxième place finale. Le beau comportement d'ensemble de la Scuderia permet tout de même à cette dernière de remporter le titre mondial des constructeurs, son premier depuis 1983.

Le duel Ferrari-McLaren se poursuit en 2000. Malmené au cours de l'été, Schumacher semble un temps devoir à nouveau s'incliner au championnat. Mais dominateur en fin de saison, il remporte les quatre dernières manches du championnat et devient le premier pilote à être champion du monde au volant d'une Ferrari depuis Jody Scheckter en 1979. Ce premier titre en rouge est le premier d'une longue série pour Schumacher et Ferrari qui vont exercer sur la F1 une domination comme la discipline n'en avait jamais connu.

En 2001, Schumacher signe 9 victoires et est titré dès le GP de Hongrie au mois d'août. La supériorité de Ferrari est encore plus éclatante en 2002, avec 15 victoires en 17 courses, et un titre acquis par Schumacher dès le GP de France début juillet. Mais la manière dont la Scuderia gère sa domination n'est que diversement appréciée. Au GP d'Autriche, elle crée même le scandale en imposant à Rubens Barrichello de céder la victoire à Schumacher, le Brésilien s'exécutant à seulement quelques mètres de la ligne d'arrivée. Durant la deuxième moitié de saison, d'autres fins de course arrangées (cette fois au profit de Barrichello comme en Hongrie, en Italie et surtout à Indianapolis) ne feront rien pour l'image de la Formule 1.

La saison 2003 est marquée par le réveil de la concurrence, en grande partie aidée par l'excellente tenue des pneus Michelin, tandis que Ferrari fait confiance au manufacturier japonais Bridgestone. Auteur d'un d'un début de saison brouillon, Schumacher se reprend au printemps, mais connaît un été difficile, qui permet à la concurrence (notamment Juan Pablo Montoya sur Williams et surtout Kimi Räikkönen sur McLaren) de rester au contact au championnat. De retour au plus haut niveau à partir de Monza, Schumacher doit attendre l'ultime manche de la saison, au Japon, pour s'assurer un quatrième titre mondial consécutif.

La domination de Ferrari reprend de plus belle en 2004, dans des proportions similaires à celles de 2002. McLaren, Renault et Williams signent quelques performances isolées, mais avec 15 victoires sur 18 courses (dont 13 pour le seul Schumacher), les titres mondiaux tombent rapidement dans l'escarcelle de la Scuderia.

La FIA édicte pour la saison 2005 un nouveau règlement et interdit les changements de pneus en course. Seule équipe de pointe à développer les pneus Bridgestone (tandis que Michelin peut compter sur plusieurs grosses écuries), la Scuderia s'attire le courroux de ses adversaires en refusant de signer un accord portant sur la réduction des essais privés. Mais cette position n'évite pas à Ferrari le fiasco: Bridgestone négocie beaucoup moins bien que Michelin la nouvelle donne technique, ce dont souffre Ferrari tout au long de l'année. Jamais en mesure de se mêler à la lutte pour le championnat opposant Räikkönen à Alonso, Schumacher ne décroche qu'une seule victoire, au GP des États-Unis, marqué par le forfait collectif des 14 concurrents équipés de pneus Michelin, suite à des éclatements suspects des pneumatiques français pendant les essais.

En 2006, avec le retour des changements de pneus, Bridgestone et donc Ferrari retrouvent des couleurs. La première partie de saison est toutefois dominée par Alonso et Renault. Il faut attendre la mi-saison pour voir les Ferrari (aidée par les nets progrès de Bridgestone, mais également par l'interdiction faite à Renault d'utiliser son système d'absorbeur de vibrations), de retour au premier plan. Intraitable tout au long de l'été, Schumacher reprend à Alonso la tête du championnat à l'issue du GP de Chine. Mais alors que les titres mondiaux leur tendent les bras, les hommes de la Scuderia chutent dans la dernière ligne droite (casse moteur de Schumacher à Suzuka et ennuis à répétition au Brésil) et échouent de peu derrière Alonso et Renault.

2007-2009 : la nouvelle garde

La fin de la saison 2006 marque pour la Scuderia Ferrari la fin du cycle le plus brillant de son histoire. Avec le départ à la retraite de Schumacher, le départ de Ross Brawn et la prise de recul progressive de Jean Todt nommé aux plus hautes fonctions chez Ferrari, un nouvel organigramme est mis en place. Côté pilotes, les espoirs de la Scuderia reposeront désormais essentiellement sur Kimi Räikkönen, toujours épaulé par Felipe Massa. Et le Finlandais va signer pole position et victoire dès sa première course dans l'équipe, une première pour un pilote Ferrari depuis plus de cinquante ans. À noter qu'il est le premier pilote Ferrari, depuis Nigel Mansell en 1989, à gagner son premier Grand Prix disputé pour la Scuderia. Les courses suivantes du Finlandais sont moins brillantes et c'est Felipe Massa qui s'affirme un temps comme l'homme fort de l'écurie avec notamment deux victoires consécutives à Bahreïn et en Espagne. Mais lors de la seconde moitié de saison, Räikkönen revient progressivement au championnat pilotes avec de nouvelles victoires. En septembre, le titre constructeurs 2007 est attribué à la Scuderia sur tapis vert, tous les points de l'équipe McLaren étant annulés par la FIA suite à l'affaire d'espionnage opposant Ferrari à McLaren. Mais le titre pilotes est toujours en jeu, et si Kimi Räikkönen est classé troisième avant la finale au Brésil à 3 et 7 points des pilotes McLaren, c'est lui qui remporte le championnat : En gagnant la course, ajouté à une course moyenne de ses adversaires, il devient champion du monde avec six victoires. Felipe Massa, lui, finit quatrième du championnat en ayant remporté trois nouvelles victoires. Felipe Massa au Grand Prix de Chine 2008. En 2008, Kimi Räikkönen débute plutôt bien le championnat (leader avec 35 points avec un avantage de 7 points après la Turquie) mais un gros passage à vide en milieu de saison ainsi que deux erreurs de pilotage en Belgique et à Singapour réduisent à néant ses espoirs de second titre. Il signera toutefois dix records du tour en course. C'est donc Felipe Massa, malgré un début de saison difficile (0 point après deux courses), qui passe très près de la couronne puisqu'il échoue d'un rien chez lui : Lorsqu'il passe la ligne d'arrivée en vainqueur devant son public, il est virtuellement champion du monde, mais Lewis Hamilton, en dépassant Timo Glock (Toyota), lui arrache la couronne dans les 500 derniers mètres du dernier tour. Au final, le bilan est tout de même positif puisque la Scuderia remporte son seizième titre constructeurs. Felipe Massa au Grand Prix d'Allemagne 2009 En 2009, la règlementation a fortement changé (pneus slicks, aérodynamique modifiée, KERS) et la hiérarchie a totalement changée. Les top teams ont bien du mal en ce début de saison mais c'est chez Ferrari que c'est le plus flagrant : après trois Grand Prix, aucun pilote n'a inscrit de point (première depuis 1981), et ont connu problèmes de fiabilité, erreurs stratégiques et manque de performance. À Bahreïn, Räikkönen finit sixième et marque 3 points, Ferrari est neuvième au championnat constructeurs après quatre courses. Pour le retour en Europe, une grosse évolution de la F60 arrive, et les performances s'améliorent. En Espagne, Massa marque 3 points (mais a dû ralentir en fin de course après un problème de carburant), Ferrari est septième. À Monaco, Räikkönen est sur le podium (troisième), devant son coéquipier, Ferrari remonte en quatrième position. En Allemagne, Massa monte sur son premier podium et unique de la saison qu'il ne terminera pas à cause de son accident aux qualifications du GP de Hongrie (un ressort percute son casque) Räikkönen y termine second, avant de terminer troisième en Europe, de remporter le GP de Belgique pour la quatrième fois, et de finir troisième à Monza. Suite à l'annonce du départ du Finlandais, la fin de saison se déroule en roue libre. Les remplaçants de Massa (Luca Badoer puis Giancarlo Fisichella) ne marqueront aucun point, Räikkönen ne peut compenser l'absence de développement, et l'équipe perd la troisième place du championnat au profit de McLaren. Elle termine 4e avec 70 points, son plus mauvais classement depuis 1993.

Années 2010 : L'arrivée d'Alonso

En 2010, Banco Santander Central Hispano, nouveau sponsor principal, contribue à l'arrivée du double champion du monde espagnol Fernando Alonso. La nouvelle Ferrari F10 est présentée le 28 janvier.

À Bahreïn, manche inaugurale de la saison, Ferrari signe son quatre-vingtième doublé grâce à la victoire d'Alonso, pour sa première course au volant d'une Ferrari, devant Felipe Massa. La suite de la saison est plus compliquée car plusieurs incidents (accrochage en Australie, moteur cassé en Malaisie, faux départ en Chine, sortie de piste à Monaco, problème avec la voiture de sécurité à Valence, pénalité à Silverstone) éloignent Ferrari et Alonso de la lutte pour les titres mondiaux à la mi-saison. Après dix courses, Alonso a 47 points de retard sur Hamilton et Ferrari 113 sur McLaren.

Au Grand Prix d'Allemagne, Ferrari obtient un doublé mais une consigne d'équipe via la radio de bord demandant à Massa de laisser passer Alonso alors que le Brésilien est encore dans la course au titre à ce moment de la saison provoque un tollé. Cette course marque le retour au premier plan d'Alonso, qui termine second en Hongrie et remporte les Grands Prix d'Italie et de Singapour. Sa cinquième victoire de la saison, en Corée du Sud, associée à l'abandon des Red Bull, lui permet de reprendre la tête du championnat. Finalement, Alonso perd le titre à Abou Dabi au profit de Sebastian Vettel, à cause d'une erreur de stratégie : Ferrari choisit en effet de calquer la course d'Alonso sur celle de Webber, alors second du championnat. L'Australien s'arrête au onzième tour, Alonso au quinzième et repart trop loin pour marquer les points nécessaires à l'acquisition du titre. Vettel remporte la victoire tandis qu'Alonso est retenu en septième position durant quarante tours derrière Vitaly Petrov. Alonso termine deuxième du championnat avec 252 points, très loin devant Massa et ses 144 unités. Ferrari gagne une position par rapport à 2009 et termine troisième avec 396 points.

Fernando Alonso lors du Grand Prix d'Inde 2011 En 2011, Ferrari conserve son duo de pilotes. Lors du Grand Prix d'ouverture, Alonso se classe quatrième et Massa septième. En Turquie, Alonso, troisième obtient le premier podium de la saison. À partir de ce Grand Prix, Felipe Massa n'inscrit pas de point pendant trois courses et se retrouve en huitième position après Monaco. Après avoir fini cinquième au Grand Prix d'Espagne, Alonso termine second à Monaco tandis que Massa fait son retour dans les points en terminant sixième au Canada.

À Valence, Alonso termine second et Massa cinquième. À Silverstone, Alonso remporte la seule victoire de la saison de Ferrari et Massa termine cinquième. En Allemagne et en Hongrie, Alonso est sur le podium tandis que Massa inscrit des points malgré des soucis lors de ses arrêts au stand. Après une série de dix courses consécutives dans les points, Massa abandonne en Inde sur rupture de suspension. Il termine les deux dernières courses à la cinquième place et se classe sixième du championnat tandis qu'Alonso se classe second à Abou Dabi et quatrième au Brésil. Une nouvelle fois, Alonso devance largement son coéquipier au championnat, finissant quatrième avec 257 points alors que Massa termine sixième avec 118 points. Pour la première fois depuis 1992, un seul pilote Ferrari est monté sur le podium, le meilleur résultat de Massa étant trois cinquièmes places. La Scuderia reste troisième mais perd 21 points par rapport à 2010, inscrivant 375 points.

Le 3 février 2012, Ferrari dévoile via une retransmission vidéo sur internet la monoplace présentée par son duo de pilotes. À l'origine prévue la veille sur le circuit de Maranello, la présentation est annulée à cause d'un épisode neigeux exceptionnel. La monoplace arbore un museau similaire à celui de la Caterham CT01 dévoilée le 25 janvier3, s'adaptant aux contraintes du nouveau règlement technique4 de la FIA. Les essais de pré-saison laissent planer un doute sur les performances de la F2012. Au Grand Prix d'ouverture aucun pilote n'atteint la phase finale des qualifications. En course, Alonso se classe cinquième tandis que Massa abandonne. Une semaine plus tard, en Malaisie, la voiture est peu efficace en qualification. Toutefois, en course, profitant des conditions météo nivelant les performances des monoplaces, Alonso l'emporte devant Sergio Pérez et s'empare de la tête du championnat.

La suite du championnat confirme la tendance, Alonso luttant pour la première place du championnat tandis que Massa est plus en retrait. En effet, Alonso monte sur le podium en Espagne et à Monaco, la voiture progressant grâce aux évolutions aérodynamiques notamment au niveau des échappements qui lui apporte plus d'appuis. À Valence, Alonso, parti onzième, remporte sa deuxième victoire de la saison. Lors du Grand Prix de Grande Bretagne, parti depuis la pole position, il termine deuxième après avoir longtemps mené la course tandis que Felipe Massa termine en quatrième, son meilleur résultat de la saison. Il gagne un nouveau GP , en Allemagne cette foi , puis va réaliser une série de podium mais Vettel fait une remontée spectaculaire de 5 victoires consécutives et au Brésil , Alonso perd le titre de 3 points .

 

  Année Châssis Ecurie Moteur Pneus GP disputés Pilotes Points inscrits Classement
1950 125 Peter Whitehead Ferrari 125 V12C Pirelli 7 Luigi VILLORESI

Championnat créé

en 1958

? 166 Alberto ASCARI
? 166S Clemente Biondetti Jaguar XK Long6 Raymond SOMMER
? 275 Scuderia Ferrari Ferrari 275 V12 Peter WHITEHEAD
Giovanni BRACCO
375 Ferrari 375 Dorino SERAFINI
Clemente BIONDETTI
 
1951 125 Scuderia Ferrari Ferrari 125 V12C Pirelli 8 Luigi VILLORESI

Championnat créé

en 1958

Alberto ASCARI
Piero TARUFFI
? 212 Graham Whitehead Ferrari 212 V12 Jose-Froilan GONZALEZ
Gianni MARZOTTO
375 Peter Whitehead Ferrari 375 Peter WHITEHEAD
Englebert Chico LANDI
G A Vandervell Rudi FISCHER
? 375 Thin Wall Special Brian SHAWE-TAYLOR
Ecurie Espadon Reg PARNELL
Francisco Landi Peter STAECHELIN
 
1952 125 Scuderia Ferrari Ferrari 125 V12C Pirelli 8 Giuseppe FARINA

Championnat créé

en 1958

Walt FAULKNER
Louis ROSIER
Bobby BAIRD
Maurice TRINTIGNANT
? 166 Grant Piston Ring Ferrari 125 V12 Roy SALVADORI
Rudi FISCHER
Howard Keck Peter HIRT
Firestone Hans STUCK
Kennedy Tank Peter WHITEHEAD
? 212 Ferrari 212 Piero TARUFFI
Peter Whitehead André SIMON
Alberto ASCARI
Ecurie Rosier Dunlop Luigi VILLORESI
Charles De TORNACO
? 375 Special Scuderia Marzotto Ferrari 375 Johnny MAURO
Vittorio MARZOTTO
Ecurie Espadon Franco COMOTTI
Bobby BALL
Ecurie Francorchamps Englebert Piero CARINI
500 Ferrari 500 Long4 Sergio SIGHINOLFI
G Caprara Rudolf SCHOELLER
Roger LAURENT
 
? 1953 166C Scuderia Ferrari Ferrari 125 Long4 Pirelli 9 Alberto ASCARI

Championnat créé

en 1958

Jacques SWATERS
Louis ROSIER
Ecurie Espadon Peter HIRT
500 Ferrari 500 Englebert Charles De TORNACO
Kurt ADOLFF
Ecurie Francorchamps Max De TERRA
Giuseppe FARINA
? 553 Squalo Ferrari 553 Dunlop Luigi VILLORESI
Ecurie Rosier Mike HAWTHORN
Umberto MAGLIOLI
Piero CARINI
 
1954 500 Scuderia Ferrari
Ferrari 500 Long4 Pirelli 9 Giuseppe FARINA

Championnat créé

en 1958

Jose-Froilan GONZALEZ
Mike HAWTHORN
Ecurie Francorchamps Englebert Maurice TRINTIGNANT
? 553 Squalo Ferrari 554 Robert MANZON
Piero TARUFFI
Ecurie Rosier Dunlop Umberto MAGLIOLI
Jacques SWATERS
625 Ferrari 625 Louis ROSIER
Scuderia Ambrosiana Avon Alberto ASCARI
Reg PARNELL
Danny OAKES
 
1955 500 Scuderia Ferrari
Ferrari 500 Long4 Englebert 7 Giuseppe FARINA

Championnat créé

en 1958

Umberto MAGLIOLI
Jose-Froilan GONZALEZ
? 555 Supersqualo Ferrari 555 Harry SCHEL
Paul FRERE
625 Piero TARUFFI
Ecurie Francorchamps Pirelli Eugenio CASTELLOTTI
Maurice TRINTIGNANT
D50 Ferrari DS50 V8 Mike HAWTHORN
Johnny CLAES
Olivier GENDEBIEN
 
1956 500 Scuderia Ferrari Ferrari 500 Long4 Englebert 8 Juan-Manuel FANGIO

Championnat créé

en 1958

Eugenio CASTELLOTTI
Luigi MUSSO
Bardahl/Ferrari Peter COLLINS
? 555 Supersqualo Ferrari 555 Paul FRERE
Giorgio Scarlatti Alfonso De PORTAGO
Pirelli Olivier GENDEBIEN
D50 Ferrari DS50 V8 Giorgio SCARLATTI
Scuderia Centro Sud André PILETTE
Wolfgang Von TRIPS
Johnny BALDWI
 
1957 500 Scuderia Ferrari Ferrari 625 Long4 Englebert 8 Peter COLLINS

Championnat créé

en 1958

Luigi MUSSO
D50 Ferrari DS50 V8 Eugenio CASTELLOTTI
Mike HAWTHORN
Wolfgang Von TRIPS
Scuderia Centro Sud Pirelli Cesare PERDISA
801 Maurice TRINTIGNANT
Alfonso De PORTAGO
Jose-Froilan GONZALEZ
Alessandro De TOMASO
 
? 1958 Dino 156 Scuderia Ferrari Dino 156 V6 Dunlop 11 Luigi MUSSO 40(57) 2ème
Peter COLLINS
Mike HAWTHORN
Dino 246 Ferrari 143 Englebert Olivier GENDEBIEN
Phil HILL
Wolfgang Von TRIPS
 
? 1959 D156 Scuderia Ferrari Dino 156 V6 Englebert 9 Jean BEHRA 32(38) 2ème
Phil HILL
Tony BROOKS
D246 Ferrari 143 Dan GURNEY
Wolfgang Von TRIPS
Olivier GENDEBIEN
Cliff ALLISON
 
1960 D246 Scuderia Ferrari Ferrari 155 V6 Dunlop 10 Cliff ALLISON 26(27) 3ème
Phil HILL
Richie GINTHER
? 156P Dino 156 Willy MAIRESSE
Olivier GENDEBIEN
? 246P Ferrari 171 Wolfgang Von TRIPS
Jose-Froilan GONZALEZ
 
1961 156 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 178 V6 Dunlop 8 Richie GINTHER 40(52)

Champion

Giancarlo BAGHETTI
Phil HILL
Olivier GENDEBIEN
FISA Ricardo RODRIGUEZ
Pedro RODRIGUEZ
Scuderia Sant Ambroeus Willy MAIRESSE
Wolfgang Von TRIPS
 
1962 156 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 178 V6 Dunlop 9 Phil HILL 18 6ème
Giancarlo BAGHETTI
Lorenzo BANDINI
Willy MAIRESSE
Ricardo RODRIGUEZ
 
1963 156 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 178 V6 Dunlop 10 Willy MAIRESSE 26 4ème
Ludovico SCARFIOTTI
156 Aero Lorenzo BANDINI
John SURTEES
 
1964 156 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 178 V6 Dunlop 10 Lorenzo BANDINI 45(49)

Champion

156 Aero Pedro RODRIGUEZ
158 North American Racing Team Ferrari 205B V8 Ludovico SCARFIOTTI
1512 Ferrari 207 Flat 12 John SURTEES
 
1965 158 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 205B V8 Dunlop 10 John SURTEES 26(27) 4ème
Bob BONDURANT
Lorenzo BANDINI
1512 North American Racing Team Ferrari 207 Flat 12 Ludovico SCARFIOTTI
Nino VACCARELLA
Pedro RODRIGUEZ
 
? 1966 246T Reg Parnell Racing Ltd Ferrari 228 V6 Firestone 9 Lorenzo BANDINI 31(32) 2ème
Ludovico SCARFIOTTI
312/66 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 218 Flat 12 John SURTEES
Mike M.PARKES
Giancarlo BAGHETTI
 
1967 312/66 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 218 Flat 12 Firestone 11 Lorenzo BANDINI 20 5ème
Ludovico SCARFIOTTI
312/67 Ferrari 242 Mike PARKES
Jonathan WILLIAMS
Chris AMON
 
1968 312/67 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 242 Flat 12 Firestone 12 Chris AMON 32 4ème
Jacky ICKX
312/68 Ferrari 242C Derek BELL
Andrea De ADAMICH
 
1969 312/69 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 242C Flat 12 Firestone 11 Chris AMON 7 5ème
? 312B North American Racing Team Tino BRAMBILLA
Pedro RODRIGUEZ
 
1970 312B Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 001 Flat 12 Firestone 13 Jacky ICKX 52(55) 2ème
Ignazio GIUNTI
Clay REGAZZONI
 
1971 312B Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 001 Flat 12 Firestone 11 Jacky ICKX 33 3ème
312B2 Ferrari 001/1 Clay REGAZZONI
Mario ANDRETTI
 
1972 312B2 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 001/1 Flat 12 Firestone 12 Jacky ICKX 33 4ème
Clay REGAZZONI
Mario ANDRETTI
Arturo MERZARIO
Nanni GALLI
 
1973 312B2 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 001/1 Flat 12 GoodYear 15 Jacky ICKX 12 6ème
312B3 Ferrari 001/11 Arturo MERZARIO
 
1974 312B3/74 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 001/11 Flat 12 GoodYear 15 Clay REGAZZONI 65 2ème
Niki LAUDA
 
1975 312B3/74 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 001/11 Flat 12 GoodYear 14 Clay REGAZZONI 72,50

Champion

312T Ferrari 015 Niki LAUDA
 
1976 312T Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 015 Flat 12 GoodYear 16 Clay REGAZZONI 83

Champion

312T2 Niki LAUDA
Carlos REUTEMANN
 
1977 312T2 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 015 Flat 12 GoodYear 17 Niki LAUDA 95(97)

Champion

Carlos REUTEMANN
Gilles VILLENEUVE
 
1978 312T2 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 015 Flat 12 Michelin 16 Carlos REUTEMANN 58 2ème
312T3 Gilles VILLENEUVE
 
1979 312T3 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 015 Flat 12 Michelin 15 Jody SCHECKTER 113

Champion

312T4 Gilles VILLENEUVE
 
1980 312T5 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 015 Flat 12 Michelin 14 Jody SCHECKTER 8 10ème
? 126C Gilles VILLENEUVE
 
1981 126CK Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 021 V6 T Michelin 15 Didier PIRONI 34 5ème
Gilles VILLENEUVE
 
1982 126C2 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 021 V6 T GoodYear 16 Didier PIRONI 74

Champion

Gilles VILLENEUVE
Mario ANDRETTI
Patrick TAMBAY
 
1983 126C2B Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 021 V6 T GoodYear 15 Patrick TAMBAY 89

Champion

126C3 René ARNOUX
 
1984 126C4 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 031 V6 T GoodYear 16 Michele ALBORETO 57,50 2ème
René ARNOUX
 
1985 156/85 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 031 V6 T GoodYear 16 Michele ALBORETO 82 2ème
René ARNOUX
Stefan JOHANSSON
 
1986 F186 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 032 V6 T GoodYear 16 Michele ALBORETO 37 4ème
Stefan JOHANSSON
 
1987 F187 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 033D V6 T GoodYear 16 Michele ALBORETO 53 4ème
Gerhard BERGER
 
1988 F187/88C Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 033E V6 T GoodYear 16 Michele ALBORETO 65 2ème
Gerhard BERGER
 
1989 F1-89 (640) Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 035/5 V12 GoodYear 16 Nigel MANSELL 59 3ème
Gerhard BERGER
 
1990 Ferrari F1-90 (641) Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 036 V12 GoodYear 16 Nigel MANSELL 110 2ème
F1-90B (641/2) Alain PROST
 
1991 F1-91 (642) Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 037 V12 GoodYear 16 Alain PROST 55,50 3ème
? F1-91 (642/2) Jean ALESI
F1-91B (643)
Gianni MORBIDELLI
 
? 1992 F9200 Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari ? V12 GoodYear 16 Jean ALESI 21 4ème
F92A (644) Ferrari 040 Yvan CAPELLI
? F92A (644) Nicola LARINI
 
1993 F93A (645) Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 041 V12 GoodYear 16 Jean ALESI 28 4ème
Gerhard BERGER
 
1994 412T1 (646) Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 043 V12 GoodYear 16 Jean ALESI 71 3ème
? 412T1B (646) Gerhard BERGER
Nicola LARINI
 
1995 412T2 (647) Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 044/1 V12 GoodYear 17 Jean ALESI 73 3ème
Gerhard BERGER
 
1996 F310 (648) Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 046 V10 GoodYear 16 Michael SCHUMACHER 70 2ème
Eddie IRVINE
 
1997 F310B (648/2) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 046/2 V10 GoodYear 17 Michael SCHUMACHER 102 2ème
Eddie IRVINE
 
1998 F300 (649) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 047 V10 GoodYear 16 Michael SCHUMACHER 133 2ème
Eddie IRVINE
 
1999 F399 (650) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 048 V10 Bridgestone 16 Michael SCHUMACHER 128

Champion

Eddie IRVINE
Mika SALO
 
2000 F1-2000 (651) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 049 V10 Bridgestone 17 Michael SCHUMACHER 170

Champion

Rubens BARRICHELLO
 
2001 F2001 (652) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 050 V10 Bridgestone 17 Michael SCHUMACHER 179

Champion

Rubens BARRICHELLO
 
2002 F2001 (652/2) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 050 V10 Bridgestone 3 Michael SCHUMACHER 221

Champion

F2002 (653) Ferrari 051 15 Rubens BARRICHELLO
 
2003 F2002 (653/2) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 051 V10 Bridgestone 4 Michael SCHUMACHER 158

Champion

F2003-GA (654) Ferrari 052 12 Rubens BARRICHELLO
 
2004 F2004 (655) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 053 V10 Bridgestone 18 Michael SCHUMACHER 262

Champion

Rubens BARRICHELLO
 
? 2005 F2004M (655) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 053 V10 Bridgestone 2 Michael SCHUMACHER 100 3ème
F2005 (656) Ferrari 055 17 Rubens BARRICHELLO
 
2006 248 F1 (657) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 056 V8 Bridgestone 18 Michael SCHUMACHER 201 2ème
Felipe MASSA
 
2007 F2007 (658) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 056 V8 Bridgestone 17 Felipe MASSA 204

Champion

Kimi RAIKKONEN
 
2008 F2008 (659) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 056 V8 Bridgestone 18 Kimi RAIKKONEN 172

Champion

Felipe MASSA
 
2009 F60 (660) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 056 V8 Bridgestone 17 Luca BADOER 70 4ème
Giancarlo FISICHELLA
? F60B (660) Felipe MASSA
Kimi RAIKKONEN
 
2010 F10 (661) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 056 V8 Bridgestone 19 Felipe MASSA 396 3ème
Fernando ALONSO
 
2011 F150th Italia (662) Scuderia Ferrari Marlboro Ferrari 056 V8 Pirelli 19 Fernando ALONSO 375 3ème
Felipe MASSA
 
2012 F2012 (663) Scuderia Ferrari Ferrari 056 V8 Pirelli 20 Fernando ALONSO 400 2ème
Felipe MASSA
 
2013 F138 (664) Scuderia Ferrari Ferrari 056 V8 Pirelli 19 Fernando ALONSO 354 3ème
Felipe MASSA
 
2014 F14T Scuderia Ferrari Ferrari 059/3 V6T Pirelli 19 Fernando ALONSO 216 4ème
Kimi RAIKKONEN
 
? 2015 SF15-T Scuderia Ferrari Ferrari 059/4 V6T Pirelli 19 Sebastian VETTEL 428 2ème
Kimi RAIKKONEN
 
? 2016 SF16-H Scuderia Ferrari Ferrari 059/5 V6T Pirelli 21 Sebastian VETTEL 398 3ème
Kimi RAIKKONEN
 
? 2017 SF70-H Scuderia Ferrari Ferrari 062 V6T Pirelli 20 Sebastian VETTEL 522 2ème
Kimi RAIKKONEN
 
? 2018 SF71-H Scuderia Ferrari Ferrari 062 evo V6T Pirelli 21 Sebastian VETTEL 571 2ème
Kimi RAIKKONEN
 
? 2019 SF90-H Scuderia Ferrari Mission Winnow Ferrari 064 V6T Pirelli   Sebastian VETTEL    
Charles LECLERC