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RA272 (1965) |
RA273 (1967) |
RA300 (Italie 1967) |
RA302 (France 1968) |
RA106 (2006) |
RA107 (2007) |
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RA108 (2008) |
Honda Racing F1 Team est une écurie de Formule 1, appartenant au constructeur automobile japonais Honda. Présente en Formule 1 de 1964 à 1968, l'écurie Honda a fait son retour dans le championnat du monde en 2006, suite au rachat de l'équipe britannique BAR.
Histoire
1964-1966: Débuts et première victoire
Soichiro Honda, dont la marque bénéficie déjà d'une notoriété mondiale pour ses motos, décide de se lancer en Formule 1 en 1963 afin de promouvoir son offensive sur le marché de l'automobile. Dans un premier temps, Honda souhaite se lancer en Formule 1 en tant que motoriste, pour cela, des contacts sont noués avec certaines des meilleures écuries du plateau, dont Lotus. Le projet Lotus-Honda apparaît comme très avancé lorsque Colin Chapman rompt soudainement les négociations début 1964. Honda prend alors la décision de concevoir son propre châssis.
La première monoplace Honda de Formule 1 de l'histoire, la Honda RA 271, œuvre de l'ingénieur Yoshio Nakamura, fait son apparition seulement quelques mois plus tard à l'occasion du Grand Prix d'Allemagne 1964. Elle est confiée à Ronnie Bucknum, un pilote américain spécialisé dans les épreuve de type «sport» et sans grandes références internationales. Les débuts sont logiquement très laborieux. En 1965, l'équipe Honda est renforcée par un autre pilote américain, Richie Ginther. À l'inverse de Bucknum, il s'agit d'un pilote réputé, auteur de belles saisons chez Ferrari et BRM. S'il lui manque peut-être la hargne qui fait les grands champions, il est par contre connu pour sa science de la course et son esprit analytique.
La Honda RA 272 qui effectue ses débuts au Grand Prix de Monaco 1965 se montre loin du niveau de ses rivales au niveau du châssis, mais bénéficie par contre du moteur le plus puissant du plateau, même si d'une fiabilité souvent aléatoire. À Mexico, pour la dernière épreuve d'une saison globalement décevante, Richie Ginther fait charger toute la cavalerie de son V12, et offre à Honda sa première victoire à l'issue d'une course parfaite.
Malheureusement pour Honda, cette première victoire qui doit surtout à la qualité du moteur, n'est pas source d'espoirs. Le Grand Prix du Mexique 1965 était en effet la dernière épreuve disputée sous la réglementation 1500 cm³. Pour 1966, Honda doit quasiment tout reprendre à zéro et concevoir un moteur répondant à la nouvelle règlementation 3000 cm³. La Honda RA 273 de 1966 s'avère rapidement être un cuisant échec technique, tant et si bien que Honda se contente cette année-là de quelques piteuses apparitions en Grand Prix.
1967-1968: La Honda « anglaise »
Pour aborder la saison 1967, Honda décide de complètement remettre à plat la philosophie de son engagement en Formule 1, en recrutant à la place de Ginther et Bucknum le pilote britannique John Surtees connu pour être un féru de technique et en acceptant de sous-traiter la préparation de ses voitures au Britannique Eric Broadley, fondateur et directeur technique de Lola Cars. Mais même après passage entre les mains expertes de Broadley et Surtees, la RA 273 reste toujours aussi désespérement lente et il faut des exploits de Surtees au volant pour glaner quelques points. Le potentiel de la RA 273 est si faible que Broadley et Surtees décident de se lancer en cours de saison dans la conception d'une toute nouvelle voiture. Officiellement dénommée Honda RA 300, cette Honda « made in England » ne tarde pas à être surnommée Hondola (contraction de Honda et de Lola). Dès sa toute première apparition en course à Monza, elle fait forte impression et à l'issue d'un sprint final resté fameux face à l'Australien Jack Brabham, John Surtees offre à Honda sa deuxième victoire en Formule 1.
Mais en 1968, la Honda RA 300 (puis son évolution RA 301) peine à confirmer la belle impression de Monza. Les Japonais décident donc de reprendre la main et de concevoir à leur tour une toute nouvelle voiture, la RA 302, équipée d'un V8 (et non plus d'un V12) à refroidissement par air, et d'une carrosserie en magnésium pour diminuer le poids de la monoplace qui était jusque là un des principaux handicaps des monoplaces antérieures.
Surtees préférant piloter « sa » RA 301, les débuts en compétition de la nouvelle RA 302 sont confiés à l'occasion du Grand Prix de France au populaire pilote français Jo Schlesser. Mais pour Schlesser, dont ce sont à 40 ans les débuts en Formule 1, la fête tourne rapidement au drame. Dès le troisième tour, il perd le contrôle de sa voiture sur une piste rendue glissante par la pluie. Après avoir heurté le talus, la RA 302 en magnésium s'embrase instantanément et ne laisse aucune chance à son pilote, prisonnier des flammes. Le projet RA 302 est abandonné et Surtees poursuit la saison avec la RA 301. Une pole position à Monza ainsi que deux podiums au Mexique et aux États-Unis prouvent qu'Honda trouve progressivement son rythme mais cela n'empêche pas Soichiro Honda de mettre un terme à l'activité de l'écurie à la fin de la saison, préférant investir l'argent de la marque dans le développement de nouvelles automobiles routières.
1983-1992: Simple motoriste
Honda effectue son retour à la Formule 1 en 1983 mais uniquement en tant que motoriste de la modeste équipe britannique [[Spirit (Formule 1)|Spirit]). Puis, avec les équipes Williams, Lotus et McLaren. De 1986 à 1991, que ce soit sous la réglementation turbo (avec un V6) ou atmosphérique (avec un V10 puis un V12), Honda domine outrageusement la Formule 1, avant de se retirer fin 1992, vaincu par Renault.
1993 et 1999: Retours avortés
Fin 1993, à peine un an après avoir officiellement quitté la Formule 1 (Honda est en fait toujours présent via sa collaboration avec la firme Mugen Motorsports, dont les productions sont badgés Mugen-Honda), Honda présente à la presse une monoplace 100% maison et répondant à la réglementation en vigueur. Piloté par le vétéran Satoru Nakajima, cette monoplace n'a en réalité pas vocation à être engagée dans le championnat du monde, il s'agit surtout d'une projet visant à stimuler la créativité des ingénieurs de la marque. Après plusieurs séances d'essais fin 1993 puis en 1994, le développement de la Honda F1 est abandonné.
En 1998, Honda envisage un nouveau retour à la Formule 1, cette fois, en tant que constructeur à part entière, comme dans les années 1960. Mais le projet, mené en collaboration avec la firme italienne Dallara, est abandonné au printemps 1999, suite au décès (crise cardiaque lors d'une séance d'essais à Barcelone) de l'ingénieur gallois Harvey Postlethwaite qui en était le directeur technique. Mais avant même la mort de Harvey Postlethwaite, il se murmurait que le conseil d'administration de Honda (à la tête duquel Nobuhiko Kawamoto, très favorable au projet venait d'être remplacé) ne voyait pas d'un très bon œil le projet d'une écurie 100% Honda, en raison de son coût de fonctionnement, et préférait s'en tenir à un rôle plus traditionnel de motoriste.
2000-2006: De BAR-Honda à Honda F1
En 2000, Honda débute sa collaboration avec l'écurie BAR, en lui fournissant ses moteurs. De 1992 à 2002, le constructeur japonais fournit également, par l'intermédiaire de Mugen, des moteurs à Lotus, Footwork, Ligier, Prost et Jordan, avec quelques succès à la clé. Les meilleurs résultats sont obtenus avec l'équipe irlandaise, avec une troisième place au classement final des constructeurs en 1999.
L'entente avec BAR ira au delà de la saison 2004, qui restera comme une année d'énormes progrès. L'écurie BAR-Honda est tout près d'obtenir enfin la victoire tant attendue, qui ne viendra finalement pas. Mais le résultat est excellent: seconde place au classement constructeurs avec Jenson Button, troisième chez les pilotes. Fin 2004, Honda entre dans le capital de l'écurie BAR, avec l'objectif avoué d'en avoir la pleine maîtrise. Ce sera chose faite fin 2005. Après une dernière saison fort décevante (2 podiums seulement et une exclusion pour tricherie), BAR est définitivement rachetée par Honda.
Début 2006, 38 ans après sa dernière apparition, Honda est donc de retour en F1 avec une écurie officielle. L'écurie est dirigée Nick Fry tandis que l'usine reste à Brackley, ex-siège de BAR. Jenson Button fait toujours partie de l'aventure; à ses côtés on retrouve le vieux Rubens Barrichello, transfuge de Ferrari. De plus, le constructeur japonais engage une deuxième écurie, Super Aguri, confiée à Aguri Suzuki. Ce junior team utilisera des Arrows de 2002, motorisées évidemment par Honda.
La nouvelle voiture, la RA106, conçue par Geoff Willis, s'avère excellente lors des essais hivernaux. Fry et Button avouent penser au titre. Après le premier GP à Sakhir, il y a de quoi déchanter: Button n'est que quatrième et Barrichello?quinzième. En fait, ce sont les Renault et les Ferrari qui vont dominer cette saison et Honda, comme McLaren, devra se contenter de quelques coups d'éclat. Le début de championnat est passable: Button est troisième en Malaisie, et à Melbourne il signe la pôle. Las, le dimanche, il est largué par la Renault d'Alonso et son moteur casse...sur la ligne d'arrivée ! Le printemps est très mauvais: une fois arrivées en Europe, les RA106 se traînent dans le ventre mou de plateau. Geoff Willis en fait les frais et est prié d'aller voir ailleurs.
A partir d'Hockenheim, la voiture reprend du poil de la bête. Et puis vient le GP de Hongrie. Parti 14ème sous la pluie, Button va réussir à passer entre les gouttes, à profiter des malheurs d'Alonso et de Schumacher pour se retrouver en tête à 20 tours de l'arrivée. Il ne lâchera rien et remportera sa première victoire, la première de Honda depuis John Surtees !
La fin de saison est très bonne, Button marquant à chaque course tandis que Barrichello, invisible en début d'année, se réveille et seconde parfaitement son équipier. Au final, Honda est quatrième au championnat des constructeurs, un résultat satisfaisant.
Pour 2007, Honda perd son sponsor Lucky Strike et ne trouve pas de remplaçant. L'équipe décide alors de peindre ses voitures aux couleurs de la planète terre (façon Google Earth), dans un but prétendument écologique, pour la fondation My earth dream. Les donateurs auront droit à voir leurs noms peints sur la carrosserie.
D'un point de vue sportif, Button et Barrichello restent à la maison. La RA107 rentre en compétition pour l'équipe première tandis que la RA106 est prêtée à Super Aguri.
La saison est un désastre: la RA107 est désespérément lente et de plus, pas très fiable. Les courses ne sont qu'un long calvaire pour les pilotes, relégués en fond de grille. Seuls Spyker et Toro Rosso connaissent une plus mauvaise saison ! Pire, les vieilles Honda RA106 de Super Aguri devancent souvent les Honda officielles. Le bilan est lamentable: six points inscrits en tout et pour tout, tous par Button. Le meilleur résultat est obtenu au Grand Prix de Chine avec une cinquième place, due plus aux circonstances et au talent de Button qu'aux « performances » de la voiture. Quant à Rubens Barrichello, s'il ramène toujours la voiture à l'arrivée, il est totalement amorphe et ne marque pas un point.
De nombreux changements interviennent dans l'écurie pour 2008. Ainsi, le directeur sportif, Gil de Ferran quitte le navire dès juillet 2007. Pour cette nouvelle saison, le très expérimenté Ross Brawn prend la tête de l'équipe en cumulant les postes de directeur sportif et de directeur technique, sous la responsabilité de Nick Fry. Jenson Button et Rubens Barrichello sont encore de l'aventure comme pilotes titulaires, tandis qu'Alexander Wurz devient pilote d'essais. Hélas, il ne faut pas longtemps pour s'apercevoir que la RA108 est encore plus mauvaise que sa devancière. L'équipe est obligée d'effectuer sur la monoplace une modification aérodynamique de dernière minute avant la première course en Australie, mais tout cela sans succès. Comme en 2007, la Honda se traîne dans les profondeurs du classement. Dans cette débâcle, c'est Barrichello qui s'en sort le mieux. Le Brésilien ramène en effet quelques points et même une troisième place sous la pluie à Silverstone, grâce à une excellente stratégie élaborée par Ross Brawn. Ce sont d'ailleurs les derniers points de la saison, car la fin du championnat est un véritable calvaire, les monoplaces japonaises ne devançant plus que les Force India. Honda termine ainsi neuvième et dernière classée du championnat 2008.
A la fin de la saison, on s'attend à d'importants changements dans l'équipe. Barrichello est ainsi sur le point d'être remplacé par Bruno Senna, neveu d'Ayrton. Mais le 5 décembre 2008, la direction de Honda annonce son retrait définitif de la Formule 1 en raison de la crise économique mondiale. Il semblerait en fait que la crise ne soit qu'un prétexte pour la marque afin de quitter la compétition en catimini...Toujours est-il que la deuxième vie de l'écurie Honda a été bien éphémère et très décevante.
Mise en vente, l'équipe est rachetée en mars 2009 par Ross Brawn et rebaptisée Brawn GP. Trois semaines plus tard, les Brawn signent le doublé au GP d'Australie, première épreuve du championnat du monde 2009...
Tony (Stats F1)
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