VILLENEUVE

Jacques

Né le 9 avril 1971 à Saint-Jean-sur-Richelieu (Canada)

 

 

Champion du Monde en 1997

165 GP
Australie 1996
Allemagne 2006

 

5 constructeurs

  GP NP Victoires Pole Position Meilleur tour Podium Points
B.A.R.
81
1
2
39
Williams
49
11
13
9
21
180
Sauber
18
1
9
BMW Sauber
12
7
Renault
3
 
Total
163
2
11
13
9
23
235

11 types de modèles pilotés

1996
1997
1998
1999
2000
2001
Williams FW18
Williams FW19
Williams FW20
BAR PR01
BAR 002
BAR 003
2002
2003
2004
2005
2006
BAR 004
BAR 005
Renault R24
Sauber C24
BMW Sauber F1.06

 

En Formule 1, le talent du pilote dépend aussi de sa monoplace. Jacques Villeneuve en fit les frais.

Jacques est le fils du pilote Gilles Villeneuve, décédé durant les essais du GP de Belgique à Zolder en 1982. Aussi étonnant que cela paraisse au vu du palmarès de son père, Jacques ne s'intéressait pas du tout à la course automobile du vivant de son père. C'est à l'issue d'un essai dans une école de pilotage que la machine se lance. En 1991, il terminera 6ème du championnat d'Italie de Formule 3, puis vice-champion de F3 japonaise en 1992. Il démarre l'aventure américaine avec une troisième place en Formule Atlantic, puis deux saisons en IndyCar en 1994 et 1995, année où il remportera le titre, ainsi que la prestigieuse épreuve des 500 Miles d'Indianapolis pour le compte de l'écurie Players Forsythe.

L'aventure F1 démarre en 1996, où Jacques est engagé chez Williams comme coéquipier de Damon Hill, lui aussi fils de pilote. Et la talent arrive vite, en Australie il décroche la pole pour son premier Grand Prix, puis terminera 2ème de la course, derrière son coéquipier, après avoir mené presque toute la course. Seul un souci technique le forcera à ralentir puis à laisser passer Hill. La victoire finit par arriver en Europe sur le circuit de Nürburgring, et Jacques disputera le titre avec Damon Hill jusqu'à la dernière épreuve au Japon, où la perte d'une roue lui ôtera toute chance de triompher. Mais qu'importe, toute la saison le Québécois aura montré l'étendu de son talent. Son meilleur Grand Prix est celui du Portugal à Estoril, où il se permet de doubler Schumacher dans la parabolique, une manoeuvre très osée. Plus loin, il dépose littéralement pour Hill pour s'assurer une nouvelle victoire, sa quatrième et dernière de la saison.

En 1997, avec le départ de Hill pour Arrows, la route est libre pour le pilote québécois, qui s'en va récolter 7 victoires. Mais Villeneuve n'eut pas la partie facile contre Michael Schumacher et sa Ferrari. L'Allemand mena le championnat une bonne partie de l'année grâce à sa régularité, car Villeneuve abandonnait souvent lorsqu'il ne gagnait pas. Après deux victoires successives en Autriche et au Nürburgring, Jacques aurait pu se croire à l'abri mais à Suzuka, il est déclassé pour dépassement sous drapeaux jaunes tandis que Schumacher gagne. Avant la dernière manche à Jerez, Schumacher le mène au classement d'un point. Parti en pôle, Schumacher mène le début de course mais Villeneuve le harcèle; et au 48ème tour, l'allemand tente le même coup que face à Hill en 1994, réaliser un accrochage pour que les deux pilotes abandonnent. Sauf que cette fois-ci, si Schumacher termine dans le bac à graviers, Jacques reste en piste, et s'en va monter sur le podium à la fin de la course, pour remporter la couronne mondiale, devant le pilote Ferrari qui sera dépossédé de son titre de vice-champion. Pour la saison 1998, Jacques envisage de rester chez Williams, et c'est le début de la fin.

Renault abandonne officiellement la F1 en tant que motoriste, les Williams se retrouvent avec un moteur Mecachrome, en fait le vieux V10 Renault rebadgé. Jacques ne retrouve plus la pole, ne remporte plus de courses, il est talonné par son coéquipier Heinz-Harald Frentzen, ne monte que deux fois sur le podium, est victime d'un violent accident à Spa. En Allemagne, le titre n'est plus possible, et ne le sera plus jamais. Jacques décide de rejoindre l'écurie British American Racing, ex-Tyrrell, écurie de son ami, qui fait aussi office de manager Craig Pollock.

Mais la BAR-Supertec est calamiteuse et Jacques verra son score vierge de tout point. Pire, il dut attendre la fin de saison pour voir le drapeau à damiers. Seule bonne performance, le GP d'Espagne, où Villeneuve tient longtemps la troisième place avant de devoir rentrer au garage. En 2000, il respire à nouveau, le nouveau moteur Honda lui permet de marquer 17 points, et il termine 4 fois 4ème en course. Au Canada, sous la pluie, il aurait même pu l'emporter sans une erreur de stratégie de son écurie. Il aurait pu marquer encore plus de points si sa monoplace avait été plus fiable, mais le progrès par rapport en 1999 n'est pas négligeable. La saison 2001 sera moins bonne avec seulement 12 points marqués, même si Jacques monte 2 fois sur le podium, en Espagne et en Allemagne. Mais son nouveau coéquipier Olivier Panis lui fait légèrement de l'ombre et après trois années d'échec, la question d'un départ de chez BAR est posée. Hélas pour lui, Villeneuve s'entête et reste dans cette équipe dont il est actionnaire. Il va le regretter amèrement.

L'intersaison 2001-2002 lui réserve une mauvaise surprise: son ami Craig Pollock est débarqué de la direction de BAR pour être remplacé par David Richards. Ce dernier n'aime pas Villeneuve, ce qui est réciproque. Dès lors, le Canadien n'est plus maître chez soi et ses résultats vont en pâtir. Puis la saison 2002 arrive : ce sera une grosse déception. La 004 est une monoplace très médiocre et Jacques se traîne en fond de grille. Il devra attendre Silverstone pour marquer ses premiers points avec la 4ème place. Le reste n'est que déception: nombreux abandons et places en fond de grille... En 2003, il est assommé par son coéquipier Jenson Button qui marque bien plus de points et s'impose comme le leader de BAR-Honda. David Richards, que Villeneuve n'a jamais aimé depuis qu'il a remplacé Pollock en 2002, se sépare du Canadien et de son salaire exorbitant avant le dernier GP de la saison, au Japon. Villeneuve se retrouve donc sans volant pour l'année suivante. Il est annoncé chez Williams pour remplacer Ralf Schumacher, mais rien n'aboutit. En septembre 2004, Flavio Briatore fait appel à lui pour remplacer Jarno Trulli chez Renault, parti avant la fin de la saison. Mais un an d'inexpérience ce n'est pas rien, et ses trois courses se soldent par des 10ème et 11ème places, Renault perdant du même coup la 2ème place constructeur. Jacques signe un contrat de deux ans chez Sauber-Petronas.

La saison 2005 ne sera pas très bonne, même si grâce aux disqualifications des BAR-Honda, le pilote canadien terminera quatrième à Saint-Marin, son meilleur résultat depuis bien longtemps. Mais sur l'ensemble, il est dépassé par Felipe Massa, son coéquipier, qui part d'ailleurs chez Ferrari à l'issue de la saison. Au même moment, Peter Sauber vent son écurie à BMW. Mario Theissen devient le nouveau patron de l'équipe et souhaite se débarrasser rapidement de Villeneuve, mais ce dernier à un contrat à opposer. Le Québécois reste donc dans l'équipe, rebaptisée BMW Sauber, en 2006. Cette année-là, Jacques marque quelques points mais est dépassé par son coéquipier Nick Heidfeld. De plus, le troisième pilote de l'équipe, le jeune Polonais Robert Kubica, est très rapide en essais libres et se pose ainsi en rival de Jacques. Au GP d'Allemagne, Villeneuve se blesse légèrement dans une grosse sortie de route. Theissen se sert de ce faux prétexte pour le remplacer aussitôt par Kubica, avant de le remercier officiellement après le GP de Hongrie.

Ne trouvant aucun volant de Formule 1 disponible, Villeneuve se tourne vers la NASCAR, mais ne parvient pas à trouver un employeur. En 2007, il s'engage avec Peugeot qui fait son grand retour en Endurance. Il dispute ses premières 24 heures du Mans aux côtés de Marc Gené et Nicolas Minassian, mais doit abandonner peu avant la fin de l'épreuve. Fin 2007, Jacques parvient enfin à rejoindre la NASCAR au sein l'équipe Bill Davis Racing en Craftsman Truck Series (la troisième division de la NASCAR). Il est également autorisé à courir pour la première fois le 7 octobre en Nextel Cup à Talladega, où il finit 21ème.

En 2008, Jacques tente de se qualifier pour le prestigieux Daytona 500, mais n'y parvient pas. Faute de commanditaire, il doit alors abandonner la NASCAR. Heureusement pour lui, il retrouve un volant chez Peugeot en Endurance. Le 11 mai 2008, il décroche sa première victoire depuis onze ans en remportant les 1000 Km de Spa aux côtés de Gené et Minassian. Avec ce même équipage, il termine second au Mans après avoir longtemps mené la course devant les Audi. A la fin de la saison, il trouve un volant en Speedcar, un championnat de stocks cars où se retrouvent d'anciennes gloires de la F1.

En 2008 et 2009, il dispute aussi quelques épreuves de Top Race V6, le championnat argentin de stocks cars, sans résultat marquant. Il fait également quelques apparitions en NASCAR Canadian Tire Series et en Nationwide Series, la deuxième division de la NASCAR. En revanche, sa collaboration avec Peugeot cesse et le Canadien abandonne l'Endurance.

Villeneuve n'a en fait toujours pas oublié la F1 et tente de s'engager dans une des nouvelles équipes invitées à disputer la saison 2010. Le champion du monde 1997 noue des contacts avec USF1 puis Lotus, sans succès. Finalement, il est proche d'un accord avec l'écurie serbe Stefan GP, qui envisage d'utiliser les châssis et moteurs de Toyota, qui vient de se retirer. Mais la FIA refuse d'inscrire Stefan au championnat, et le rêve d'un deuxième come-back en F1 s'évanouit à nouveau pour Jacques.

A l'été 2010, il annonce travailler à créer sa propre écurie afin de disputer la saison 2011 de F1. Ce projet développé en partenariat avec Durango est baptisé Villeneuve Racing. Cependant le Canadien ne parvient pas à réunir les fonds nécessaires et la FIA rejette sa candidature le 8 septembre.

Source Julien et Tony de StatsF1